Le château de Chantilly
(par Olivier THIBAUD)
Faisant suite à la visite officielle en France de la reine Mathilde et du roi Philippe de Belgique le 16 octobre dernier – ce n’est pas un hasard – l’actuelle exposition au musée Condé du Château de Chantilly est consacrée à Louise d’Orléans.
Elle se poursuit jusqu’au 16 février 2025, avant de se transporter en Belgique au TreM.a - musée des Arts anciens du Namurois, Namur, du 14 mars au 16 juin 2025.
En effet, princesse de France puis reine de Belgique, Louise d’Orléans devient l’actrice romantique d’une épopée romanesque :
celle de l’émergence d’un royaume improbable dont la voix va pourtant se joindre au concert des nations européennes.
Louise d'Orléans
La princesse Louise (1812-1850), première fille de Louis-Philippe, duc d’Orléans puis roi des Français, est une figure incontournable de l’Europe romantique.
Son éducation soignée, faisant la place belle tout autant aux arts qu’à l’histoire, aux langues et aux sciences, l’a préparée à occuper une place de choix au cœur de la société, voire, avec l’accession de son père à la royauté, à pouvoir endosser le destin d’une tête couronnée.
Les écuries du Grand Condé
C’est la fille aînée d’une fratrie moderne et unie,.
Elle nourrit des goûts communs avec ses frères et sœurs, princes et princesses artistes, élèves et mécènes de la nouvelle génération des artistes romantiques.
Son frère aîné, Ferdinand-Philippe d’Orléans, sa sœur, la sculptrice Marie, ou encore son jeune frère, Henri d’Orléans, duc d’Aumale, héritier du Château de Chantilly, partagent avec elle des inclinations fortes pour des artistes et des esthétiques.
Louise d'Orléans, reine des Belges
Un mariage politique
Elle épouse Léopold 1er de Belgique le 9 août 1832 à Compiègne, lorsqu'elle a 20 ans et lui 41 ans.
Soit un écart d'âge de 21 ans.
Le roi des Belges, Léopold 1er
C'est un mariage arrangé pour des raisons politiques, visant à renforcer les alliances entre les nouvelles dynasties européennes .
Louise devient ainsi la première reine des Belges, incarnant les premiers âges du royaume de Belgique, la pièce centrale d’un échiquier familial liant son destin à celui de la politique européenne des régimes issus des révolutions de 1830, de Paris à Bruxelles.
Formée aux arts, férue de politique et épistolière prolifique, fille loyale et mère attentive, c’est avec application que la reine Louise, aux côtés de son époux Léopold Ier de la maison de Saxe-Cobourg et Gotha, inaugure et construit ce qui deviendra la vie de cour, la vie politique et diplomatique, la vie culturelle, mais aussi les instants familiaux dans les premières résidences royales belges.
Sa volumineuse correspondance, notamment avec sa mère, la place au rang des épistolières et offre un témoignage de première main de la vie politique européenne de son temps.
Louise joue un rôle discret à la cour de Belgique, mais elle devient rapidement un efficace soutien pour le roi qui la consulte en raison de son entendement avisé des questions politiques et diplomatiques.
Louise exerce, à plusieurs reprises, un rôle de facilitatrice dans divers mariages concernant sa fratrie.
Au point de vue de ses idées, elle fait figure de progressiste en s'opposant à la peine de mort.
Louise d’Orléans, une princesse française dont la vie romantique s’achve dans le « plat pays.» !
Mère de trois enfants survivants, Léopold II, Philippe et Charlotte, sa santé s'altère prématurément.
L'exil de son père après la révolution française de 1848 et sa mort deux ans plus tard en Grande-Bretagne, altèrent la santé déclinante de la reine qui meurt le 11 octobre 1850, à 38 ans, à Ostende.
L'historiographie retient d'elle le surnom de « Reine bien-aimée ».
Elle devient de fait la première icône de la royauté belge, une figure emblématique dont l’apothéose marque un État encore en devenir.
La princesse Charlotte au destin tragique
Elle laisse derrière elle des enfants au destin parfois plus tragique encore – pensons à sa seule fille, Charlotte, éphémère impératrice du Mexique –, qui ont peut-être masqué le souvenir de leur mère, tout en relevant son héritage, et celui de la famille d’Orléans.: le goût du voyage et l’amour de la collection.
Léopold II enfant, futur roi des Belges
L’histoire de Louise d’Orléans est de la sorte celle d’une princesse française dont la vie romantique s’achèvera dans le « plat pays.» !
Chantilly après le Louvre, la deuxième collection de peintures anciennes de France
Le cabinet des livres : le duc d'Aumale, frère de Louise d'Orléans, fut le plus grand bibliophile de son temps
Renseignements pratiques
HORAIRES
Haute saison :
Château et Grandes Écuries : 10h00 - 18h00
Parc : 10h00 - 20h00
Basse saison (à partir du 26 octobre 2024) :
Château : 10h00 - 17h00
Grandes Écuries : 12h00 - 17h00
Parc : 10h00 - 18h00
Cour intérieure du château
ACCÈS
En voiture :
• En venant de Paris : autoroute A1, sortie n°7 Chantilly
• En venant de Lille ; autoroute A1, sortie n°8 Survilliers, autoroute A16, sortie Champagne-sur-Oise
En train :
• Gare du Nord SNCF Grandes lignes (25 minutes), arrêt Chantilly-Gouvieux.
Pack TER Chantilly :
27 € pour les plus de 12 ans
1 € pour les moins de 12 ans
Accès au château, au parc, aux Grandes Écuries, aux expositions temporaires et aux animations équestres.
Le connétable Anne de Montmorency
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