(par Olivier THIBAUD)
L'évolution de l'aide au développement française a été marquée par plusieurs phases importantes.
La France est le septième pays le plus riche de la planète en termes de produit intérieur brut (PIB).
À ce titre, elle contribue à l’aide publique au développement (APD), qui correspond selon la définition du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) à « l’aide fournie par les États dans le but exprès de promouvoir le développement économique et d’améliorer les conditions de vie dans les pays en développement. »
Historiquement, la France a commencé à fournir une aide au développement après la Seconde Guerre mondiale, principalement pour renforcer ses liens avec les anciennes colonies.
Au fil des décennies, cette aide a évolué pour inclure des programmes de développement économique, social et environnemental.
L'Agence Française de Développement (AFD) joue un rôle central dans la mise en œuvre de ces programmes, visant à améliorer l'accès à l'eau potable, aux soins de santé, à l'éducation et à l'électricité dans les pays en développement.
En 2023, la France a augmenté son aide publique au développement (APD) de 15% par rapport à l'année précédente, atteignant environ 15 milliards d'euros.
Las, en 2024 il en était autrement !
Un sérieux coup de rabot après plusieurs années de hausse
Dans le projet de loi de finances 2025, rendu public jeudi 10 octobre 2024, l’aide publique au développement (APD), qui finance notamment les actions des ONG dans les pays du sud voit son budget amputé d’1,3 milliard d’euros.
Déjà, en février dernier, lorsque Bercy cherchait à faire 10 milliards d’économie, 743 millions avaient été ponctionnés sur l’aide au développement....
Pour essayer d’y voir clair, deux ouvrages …
Agence française de développement : L'économie africaine 2024
Éditions La Découverte
128 pages
L'AFD propose chaque année dans la collection " Repères " des analyses inédites sur les principaux enjeux économiques et sociaux en Afrique.
Face aux pénuries de financement, quelles sont les perspectives macroéconomiques du continent ?
Si l'Afrique abrite une importante biodiversité, comment, grâce à une comptabilité innovante, en mesurer les pertes afin de mieux la préserver ?
Quelles sont les interactions entre changements climatique et environnementaux et mobilités humaines en Afrique ?
Est-il possible de développer le secteur minier en Afrique de façon juste et responsable tout en contribuant à la transition énergétique mondiale ?
Afin de lutter contre le changement climatique et tenter parallèlement de combler le déficit de financements, quelles sont les actions des acteurs financiers ?
À travers l'exemple du football, sport populaire par excellence, quels peuvent être les impacts sociaux, économiques et politiques du sport sur le continent ?
L’aide internationale, instrument d’émancipation ou de contrôle ?
RIS 134 Revue internationale et stratégique
Publication IRIS & Armand Colin
Sous la direction de Fatou Elise Ba, Jean-François Corty
200 pages
En 2023, l’aide fournie par les donateurs officiels a atteint le montant mondial record de 223 milliards de dollars, témoignant d’une hausse du nombre de personnes dépendant de l’aide humanitaire et faisant face à des situations de pauvreté chronique, d’insécurité alimentaire et de violences.
Cet engagement financier sans précédent s’inscrit dans un contexte international caractérisé par la multiplication et l’intensification des défis humanitaires, à la fois dans le cadre de conflits médiatisés en Ukraine et à Gaza, mais également de crises prolongées et oubliées.
Dans ce paysage complexe, l’aide internationale joue un rôle crucial pour fournir des secours immédiats et renforcer les infrastructures locales.
Traditionnellement dominé par les États du « Nord » et les grandes organisations internationales, le secteur de l’aide est aussi marqué par l’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux intérêts, ainsi que par la persistance de questions et défis structurels qui interrogent son efficacité et sa cohérence.
Dès lors, dans quelle mesure les acteurs de l’aide internationale, qui se posent comme représentants légitimes d’intérêts généraux, sont-ils imbriqués dans les stratégies de contrôle des États ou d’émancipation des sociétés civiles ?
Ce dossier de La Revue internationale et stratégique explore les nouveaux enjeux de l’aide internationale en étudiant les rapports partenariaux et stratégies d’influence entre les différents acteurs qui composent la géopolitique de l’aide.
À travers une analyse des dynamiques et interactions actuelles et des critiques de l’approche conditionnée de l’aide, il questionne la capacité des organisations internationales et des acteurs locaux à naviguer dans ce contexte complexe, tout en restant fidèles à leurs missions humanitaires et en promouvant une aide équitable et efficace.
Comentarios